OPEN LAND
Bruno Angelini, Régis Huby, Edward Perraud, Claude Tchamitchian

Nearly nothing, almost everything
Un voyage musical inspiré par des poètes minimalistes du monde entier
enregistrement à La Buissonne les 7-8-9 juin 21
sortie d’album premier trimestre 2022
Argument
La poésie m’accompagne depuis longtemps, notamment la poésie minimaliste à laquelle je suis de plus en plus sensible. Aérée, souvent ancrée dans le présent, plutôt allusive que métaphysique, elle est un miroir dirigé vers notre quotidien, ainsi que vers la nature qui nous entoure et nous aide à prendre conscience de leur beauté.
Ces poésies m’invitent aussi à cultiver mon monde intérieur, plutôt que de chercher des bonheurs furtifs par le biais
de la consommation, de la gesticulation. Par extrapolation, je ressens qu’elles sont alignées sur mes réflexions citoyennes: savourer, prendre soin de la nature ; repenser nos besoins et s’engager dans une processus de décroissance, afin de préserver la terre et de partager équitablement avec les plus démunis.
C’est pour toutes ces raisons que j’ai décidé de consacrer cette nouvelle création musicale à des poètes minimalistes du monde entier : William Carlos Williams, Martine Audet, Chandak Chattarji, Lydia Vadkerti- Gavornikova, Saleh Diab, Rati Saxena, Masaoka Shiki…
La musique
Mes compositions ne s’inscrivent pas spécialement dans le minimalisme musical, si ce n’est que j’aime l’espace, les silences, privilégier l’écoute des timbres et des résonances, écrire des mélodies parfois épurées. Elles sont principalement orientées vers un langage harmonique résultant de la musique contemporaine, associé à des signatures rythmiques.
L’instrumentation : le répertoire est écrit pour un ensemble de quatre musiciens. Régis Huby au violon, violon ténor, électronique ; moi-même au piano, piano préparé, électronique ; Claude Tchamitchian à la contrebasse, Edward Perraud à la batterie et percussions.
Le son : Une attention particulière est donnée à l’utilisation de nombreux timbres et modes de jeu des instruments : Le violoniste utilise en plus du violon traditionnel, le violon ténor, ce dernier lui permettant de s’exprimer dans une tessiture proche du violoncelle ; le piano sera parfois préparé, le contrebassiste pourra s’exprimer en pizzicato, à l’archet soit en double archet ; le batteur utilise une grande palette sonore utilisant toutes sortes de baguettes, de percussions insolites, d’archet sur cymbales. Pour l’électronique, les sons du piano et du violon pourront passer par une série d’effets analogiques leur permettant distinctement de modifier leurs textures, leurs résonances, de boucler des passages en direct, d’empiler des voix afin d’ajouter si nécessaire une dimension orchestrale à la musique malgré l’effectif chambriste.
Le matériau mélodico-rythmique est lié à la prosodie des poèmes choisis, ce qui est un premier axe de composition, une contrainte volontaire afin de donner une direction générale au projet. Il est également lié à l’utilisation de modes issus de gammes que j’affectionne particulièrement, tels que le mode Majeur harmonique, le mode Double harmonique, ou
encore les modes 3 et 7 d’Olivier Messiaen.
Le tissu harmonique sera le plus souvent modal ou poly-modal, très rarement tonal. Je cherche à varier les rythmes harmoniques, à leur ôter tout aspect trop prévisible. Je travaille également à remettre en question les cycles et notamment leur côté systématiquement pair.
Le contexte rythmique est souvent fait de mesures impaires, avec des tempi généralement lent, medium, avec des signatures plutôt larges : 11/4, 17/4 ,21/4… J’accorde aussi une grande importance aux accents rythmiques, à leur variété, à leur déplacement, afin de générer des surprises dans le développement des compositions. J’aime également confier à
chacun des membres de l’orchestre des placements et des débits différents afin de créer des polyrythmies. J’utilise enfin le jeu rubato, pour varier les climats et afin de laisser de la liberté quant à l’interprétation de certaines pièces.
J’espère, à l’aide de ces outils compositionnels, à l’apport de la poésie minimaliste, à la qualité des musiciens que j’ai choisis, être en mesure de créer un programme vraiment original et personnel. – Bruno Angelini